La Ferme de Peïgros

C’EST DANS UN ENVIRONNEMENT PRIVILÉGIÉ, AU MILIEU DES COLLINES QUI SURPLOMBENT SAINTE-MAXIME QUE SE NICHE LA PETITE FERME FAMILIALE DE PEÏGROS DANS LE QUARTIER DU MÊME NOM.

Ce samedi matin-là, Gabriela s’apprête à faire sa sortie quotidienne avec ses biquettes.

Les quelques fortes têtes sont équipées de cloches qui retentissent joliment dans les collines.

Au sein du troupeau, une cinquantaine de femelles, le même nombre de chevreaux et… deux boucs : « Beau Gosse», six ans, et le jeune «Pignouf», âgé de deux ans.

On les reconnaît par leurs grandes cornes. « Il y a seulement deux mâles et avec un grand écart d’âge entre eux pour éviter une rivalité et de violents combats» nous confie Gabriela qui nous présente sa chouchoute de l’année baptisée «La rouquine».

La jeune femme aime profondément ses chèvres et essaie de ne pas trop s’attacher aux nombreux bébés nés au Printemps… « Nous ne pouvons malheureusement pas les garder pour une question de réglementation» nous explique-t-elle.

CHIENS DE BERGER

Pour veiller sur tout ce petit monde, Looky et la jeune Swim les deux chiens de berger préviennent en cas d’approche de prédateurs : surtout des chiens errants ou des loups. Ils encadrent aussi méticuleusement le troupeau qui sort quatre à six heures par jour. « J’adapte la balade et les horaires au fil des saisons selon les températures et le coucher du soleil» explique Gabriela.

Il y a aussi deux traites par jour, le matin et le soir, par groupe de six… Le lait va ensuite à la laiterie où il est emprésuré pour cailler pendant une douzaine d’heure avant d’être transformé en fromage.

Quand les petits tètent, une cinquantaine de fromages est produite et une centaine en pleine production. Deux fois par semaine, Gabriela fait sa tournée de livraison de Fréjus à Cogolin.

Elle fournit de nombreux restaurants comme Les Tourelles, la Belle Aurore, les Jardins, Mario Plage à Sainte-Maxime ou la Ferme d’Augustin à Ramatuelle, la Bastide Blanche à Grimaud et quelques commerces (Marcel & Fils, Bio Golfe…) et même la cantine bio du collège Cabasse à Roquebrune-sur-Argens !

JOB À PLEIN TEMPS

L’éleveuse de 32 ans et la ferme ont vu le jour la même année, en 1990.

« Reprendre l’exploitation familiale a été une évidence. J’ai suivi toute ma scolarité par le CNED et j’ai passé mon bac en candidate libre.

A l’époque, le collège de Sainte-Maxime n’existait pas et il n’y avait pas de ramassage scolaire pour aller plus loin. Ce système me convenait bien de toutes façons» raconte-t-elle.

«Je suis née avec les chèvres, elles sont mes racines dans tous les sens du terme» poursuit-elle. Elle nous confie aussi l’investissement que représente ce métier si particulier de fermière : « Ce n’est pas qu’un simple job, c’est du temps plein.

Ça demande beaucoup d’énergie, il faut être dispo au pied levé pour gérer une urgence, régler un problème…

C’est une manière de vivre, pas toujours facile, mais qui m’apporte énormément».

FERMIÈRE SPORTIVE

Gabriela a une autre passion : le sport. L’annonce sur son répondeur nous le confirme : « Si je ne vous réponds pas c’est que je suis en train de nager, pédaler ou courir».

Après des années de compétitions en triathlon et un beau palmarès (elle fut notamment championne de France et 4eme aux championnats d’Europe dans sa catégorie…), la jeune femme dû ralentir un peu…

« Une blessure à la clavicule en 2019 lors d’une chute de vélo m’a rappelée ma priorité professionnelle : m’occuper de l’exploitation.

Cela nécessite d’être en pleine forme physique !»

La chevrière a stoppé le vélo, mais est toujours membre des clubs d’athlétisme et de triathlon maximois. Après ses tournées de livraison de fromages, elle trouve toujours un moment pour courir au stade, dans ses collines et pour nager en mer ou en piscine.

Elle pratique depuis peu le trail et le swimrun en binôme et apprécie de partager cette passion avec ses amis du club. « On passe de supers moments, on rit en faisant du sport»

Gabriela a trouvé un bon équilibre entre ses deux passions : ses chèvres et le sport.