Ines De La Fressange

Avec Saint Tropez c’est une longue histoire d’amour !

L’ex-top model, égérie de Karl Lagerfeld pour Chanel, Marianne de la France, créatrice de mode avec sa marque éponyme et ambassadrice pour le chausseur Rogier Vivier, nous confie ses souvenirs d’enfance dans la presqu’île.

Lorsque nous contactons Inès de la Fressange pour lui proposer de faire un portrait d’elle dans notre magazine, sa réponse a été immédiate et positive et pour cause elle est née à Saint Tropez un 11 août et l’hôtel de la Ponche à même une suite à son nom !!!

Comment êtes-vous née à Saint Tropez ?

« Ma grand-mère avait loué pour l’été une maison à Beauvallon et ma mère s’est dit qu’au lieu de remonter à Paris en plein été pour accoucher il serait plus simple de donner naissance à son enfant dans le sud et voilà, je suis née le 11 aout 1957 à la clinique de l’Oasis !
Ensuite, mes parents revenaient régulièrement dans des maisons de location et plus tard à l’hôtel des Girelles ».

Que garder vous comme souvenirs de ces vacances tropéziennes ?

« J’ai mille souvenirs, des souvenirs de plage, des souvenirs de bateau et je me souviens en autre que nous retrouvions mon frère et moi des copains sur la plage de la Sariette à côté du Club 55. Nous avions sympathisé avec les enfants de Gérard Philippe, Anne -Marie et Olivier, nous avions 12, 13 ans, ils étaient plus âgés, nous fumions en cachette dans les toilettes avec eux et j’étais fasciné parce qu’ils conduisaient une vieille 2 chevaux dans la propriété de leur mère à Ramatuelle.

Toujours avec mon frère, nous avons fait les 400 coups, vraie crise d’ados, nous faisions le mur la nuit et nous partions en auto stop (aujourd’hui ce serait inconcevable !) pour aller au Papagayo, la boite de nuit de l’époque …Nous n’avions pas l’âge ,mais comme nous étions grands tous les deux , ça le faisait ! »

Des lieux, des images qui vous ont marqué ?

« Je me souviens de Sénequier en toute fin d’après-midi où arrivait le tout Paris de Saint Germain des Prés avec des grosses motos et surtout de cette mode très locale avec Lothar’s, cette boutique sur le port qui vendait des vêtements en coton fin délavé bleu et tout le monde était habillé pareil, il y avait une sorte d’uniforme et le succès de cette marque était incroyable.

Mon père avait une Honda 125, nous circulions partout ensemble, je me rappelle l’odeur de la pinède et bien sûr sans casque, les cheveux au vent, tout était bien différent ! Nous marchions des kilomètres pour aller nous baigner à la plage de la Moutte … Nous achetions la fameuse tarte tropezienne chez Micka et l ‘incontournable pan bagnat nous régalait le midi et la sangria c’était pour le soir… Je pourrai faire une liste à la Georges Perec ».

La mode était déjà une passion ?

« J’ai beaucoup de souvenirs de vêtements, les premiers pantalons pattes d’éléphant suffisamment long pour mes longues jambes je les ai justement trouvé ici dans une boutique derrière le port ! Saint Tropez, c’était un endroit important pour la mode, je me souviens aussi de Chose et de ses sacs de marin avec une coulisse blanche, idem tout le monde l’avait à l’épaule. Il y avait aussi une boutique de bijoux rue Clemenceau qui vendait un bracelet en argent avec 2 pierres, j’en rêvais et je ne l’ai jamais eu, grosse frustration à l’époque !

J’ai aussi sacrifié une pièce collector de 10 francs, pour m’acheter une paire d’élastiques pour cheveux avec deux grosses marguerites jaunes, j’ai reconnu ma bêtise après !

J’ai un faible pour les sandales Rondini, j’y vais chaque année, je les collectionne. Et bien sûr, il y a le marché du samedi matin, j’y vais très tôt, il y a un stand d’affaires militaires que j’aime bien, et j’apprécie tout particulièrement une fille qui propose des vêtements en soie imprimée en provenance d’Inde, tout est dans des grands cartons, il faut fouiller, j’aime bien cette idée de vêtements qu’on achète en vacances et qui sont justes idéals pour la situation »

Aujourd’hui quand vous revenez à Saint Tropez vous allez où ?

« Quand je viens ici, je vais chez mon amie Danielle Thompson (scénariste et réalisatrice), la maison est isolée dans les pins, nous allons nous baigner à la plage des Canoubiers, surtout en fin de journée, la mer est d’huile malgré la proximité de la Madrague, ça reste une plage très préservée. J’aime me balader sur le chemin des douaniers, m’arrêter à la plage des Graniers et si je fais du bateau c’est direction la Bastide blanche et le Cap Camarat.

Il m’arrive aussi de descendre à l’hotel Yaca. La meilleure pizzeria est sur la plage des Salins, l’année dernière j’ai été très bien accueillie par les serveurs car je portais un tee-shirt avec l’inscription Maradona, j’avais tout bon !
Souvent les gens disent que Saint-Tropez n’est plus ce qu’il était, effectivement, il y a beaucoup de magasins de luxe et peu de librairies, mais je trouve que le village a été très préservé, la nature dans certains endroits reste vraiment sauvage, c’est unique, j’ai beaucoup voyagé, mais ici, il y a quelque chose de très spécial et s’il y a du monde sur le port, certaines rues sont très calmes, très authentiques, et comme d’habitude je reviens en juillet ! »